LE BALLET DE CRABES



Dans notre démarche de compagnie, il faut entendre l’élément «spectacle» comme l’aboutissement d’un processus toujours protéiforme. 
Historien de formation, l’éclairagiste Yann Loric s’en était ouvert à moi il y a déjà un petit moment : il voit en l’épisode historique de Sigmaringen une matière pour une future pièce. 
Mon rapport à l’histoire et ma volonté d’être à l’écoute du vivant « comme un cristal qui n’arrive pas à se fossiliser m’a fait rebondir sur ce projet comme sur une évidence qui s’est progressivement imposée comme une nécessité d’écriture. 
1944 : toute la France vichyste, avec ses différents courants idéologiques est réunie dans un château «rococo» du sud de l’Allemagne au bord du Danube. Plus de mille personnes entassées dans ces murs et autour, dans la petite bourgade, territoire «français». En pleine reconquête du pays par les alliés, Paris est libéré en août, une commission gouvernementale en exil continue de «gouverner» le pays. Situations absurdes, éminemment «ubuesques», entre tentatives de putsch, bouderies du vieillard,» jusque-boutisme» ou encore les errances pleines de fiel d’un Céline au sommet de son art. 
Dessein d’une écriture qui alternerait entre le plateau et la mienne, Le Ballet de Crabes serait une farce qui n’aurait pas la prétention de faire œuvre d’historien. 
«Le Ballet de Crabes» est un qualificatif emprunté à l’auteur Louis-Ferdinand Céline pour désigner le moment où toute la France utra-collaborationniste de Vichy s’est retranchée dans le château de Sigmaringen, en Allemagne, et dans lequel elle s’y est retrouvée enfermée pendant huit mois. 
A l’intérieur de ce dernier, à la veille de la chute définitive du régime, se joue tout  l’absurde et la vacuité du pouvoir dérisoire d’un gouvernement réduit à 
une situation d’agonie.


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